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Chirurgie bariatrique : de l’indication au suivi postopératoire, panorama des responsabilités

En France, l’obésité représente un problème de santé publique majeur avec une prévalence qui
a presque doublé en 25 ans. Plus de 10 millions de personnes sont touchées par l’obésité, soit 18,1 % des adultes. Chez les jeunes adultes (9,2 % de 18 à 24 ans), l’obésité a été multipliée par 4 depuis 1997. Chez les enfants, l’obésité touche 34 % des 2 à 7 ans et 21 % des 8 à 17 ans.

Face à la hausse de l’obésité (jusqu’à 25 % en Europe d’ici 2030), notamment en lien avec l’obésité infantile et l’augmentation du diabète de type 2, la demande pour la chirurgie bariatrique s’est intensifiée ces dernières années.

Plus de 45 000 interventions sont réalisées chaque année avec un doublement du nombre
d’opérations entre 2006 et 20112.

Sur le plan thérapeutique, la chirurgie bariatrique a d’abord été décrite en 1969 et a été démocratisée de façon importante à la fin des années 1990 avec l’avènement de la coelioscopie. Elle s’est imposée comme le traitement le plus efficace pour traiter l’obésité morbide.

En effet, il s’agit d’une intervention médicale destinée à traiter l’obésité sévère et ses complications métaboliques (comme le diabète de type 2, l’hypertension ou l’apnée du sommeil). Elle agit en modifiant l’estomac, l’intestin ou les deux afin de provoquer une perte de poids importante et durable.

Avec l’expérience et l’apparition de nouvelles techniques, les pratiques en chirurgie bariatrique ont considérablement évolué. Certaines techniques, autrefois dominantes comme la gastroplastie par anneau modulable, sont devenues marginales alors que d’autres comme la sleeve gastrectomy sont désormais les plus couramment utilisées dans plus de 50% des interventions. Ces évolutions s’expliquent par de meilleurs résultats en termes de perte de poids, d’amélioration des comorbidités et de réduction des complications.

La Haute autorité de santé joue un rôle central dans l’encadrement de la chirurgie bariatrique.
Elle définit les recommandations officielles et permet d’encadrer toutes les différentes phases de la chirurgie bariatrique, du préopératoire au postopératoire à court et long terme. Cet encadrement par la Haute autorité de santé permet une prise en charge globale des patients candidats et garantit un accès
sécurisé, efficace et éthique pour cette opération qui est lourde de conséquence pour les patients. En effet, certaines peuvent nécessiter une réintervention.

Les estimations provenant des enquêtes épidémiologiques conduites sous l’égide de l’IFSO (International Federation for The Surgery of Obesity) montrent une augmentation du recours à la chirurgie bariatrique de 36 % entre 2008 et 2011, de seulement 17 % entre 2014 et 2016 et d’à peine 5 % entre 2016 et 2018.

La pandémie de Covid-19 survenue en 2020 a largement contribué à un moindre recours à la chirurgie bariatrique. Les premières estimations font état d’une réduction d’environ 30 % pour la seule année
20205.

Face à l’ensemble des alternatives qui s’offrent au patient en situation d’obésité et aux risques multiples auxquels il s’engage, il est essentiel que la chirurgie bariatrique soit encadrée durant la phase préopératoire (I), pendant son hospitalisation (II) et également en postopératoire, tout au long de sa vie (III).

 

Chirurgie bariatrique – Juin 2025